La Terre est plate !

Pour les anciens habitants du bassin méditerranéen, la Terre était plate. La mer, appelée Océanos, qui entourait les terres habitées, se refermait pour former la voûte céleste sur laquelle se déplaçait le Soleil. Ce dernier, allant d'Est en Ouest, atteignait le zénith à hauteur des régions tropicales et les chauffait de façon insupportable, et c'est pourquoi ces dernières abondaient en déserts inhospitaliers. Par contre dans la zone tempérée, le Soleil était assez éloigné pour permettre l'existence d'un climat doux adapté à la vie humaine. C'est donc là que se construisirent les villes et les temples dédiés aux dieux et que naquit le commerce.

C'est à l'embouchure du Nil que le centre du monde était placé. Puis en allant vers le Nord, la Terre s'arrêtait. Cependant sur Océanos se trouvaient quelques îles au climat plus rigoureux, habitées par des peuples barbares riches en métaux. Les navigateurs phéniciens qui s'étaient aventurés sur Océanos les avaient visitées. Ils auraient également navigué vers le Sud, le long des côtes de l'Afrique, jusqu'à ce qu'un jour le Soleil apparaisse non plus à la gauche des navires, mais à leur droite. Et donc pris de peur devant ce phénomène inattendu, les Phéniciens auraient fait demi-tour. Plus loin encore vers le Nord se trouvait l'Hyperborée. Cette endroit, si pauvre en chaleur du Soleil, était le royaume des glaces et des neiges éternelles. Aucune vie de ne semblait y résider.

Et la Terre devint sphérique !

On suppose que ce sont les anciens géomètres grecs qui ont eu les premiers l'idée que la Terre avait la forme d'une sphère. Et ceci dès lors qu'ils réalisèrent que les éclipses de Lune étaient dues à l'ombre que la Terre projetait dans l'espace. Comme le bord de l'ombre était toujours circulaire avec une courbe toujours identique quelle que fût la hauteur de l'éclipse sur l'horizon, le corps qui projetait l'ombre, c'est-à-dire la Terre, devait être sphérique. 

Une sphère a des dimensions finies et donc la Terre doit en avoir aussi. C'est à partir des différentes hauteurs du Soleil aux solstices en des lieux différents de la Terre qu'il fut possible d'estimer ses dimensions. C'est ainsi qu'Aristote estima la circonférence de la Terre entre 58 800 et 76 800 km, tandis qu'Eratosthène l'évalua entre 37 044 et 48 238 km. De plus une Terre sphérique induisait un système naturel de représentation de sa surface, celui des coordonnées géographiques : latitude et longitude. Ces dernières furent introduites par Ptolémée.

Terra incognita...

Les premiers navigateurs portugais partirent à la conquête de l'inconnu en voulant faire le tour de l'Afrique. Grâce aux coordonnées géographiques de sept mille localités, que Ptolémée avait recueillis dans sa Géographie, il fut facile pour les cartographes de la Renaissance de reconstruire un planisphère terrestre. Et c'est avec ces données que Christophe Colomb prépara son extraordinaire voyage. Cependant la distance entre l'Espagne et la Chine s'avéra fausse, car estimée au tiers de sa véritable valeur. Mais Christophe Colomb eut la chance de trouver les Indes occidentales, car sinon il ne serait jamais revenu. Malgré ses nombreux voyages Christophe Colomb ne se rendait pas vraiment compte qu'il avait découvert un nouveau continent. Le mérite en revient d'ailleurs à Amerigo Vespucci qui explora les côtes du Brésil dix ans après le premier voyage de Christophe Colomb. Et c'est donc d'après son nom que ces terres furent dès lors appelées Amérique. 

Les rares survivants des expéditions de Fernand de Magellan furent les premiers hommes à effectuer le tour du monde en bateau. Parmi ceux-ci, Antonio Pigafetta qui en avait tenu le journal et à qui l'on doit le récit du voyage. Quand l'expédition arriva enfin aux îles Canaries, Pigafetta croyait être un vendredi, cependant il découvrit que le jour suivant était un dimanche car la messe allait être célébrée. L'annotation resta dans le journal, incomprise, mais elle est la preuve objective de la réalisation de l'entreprise. En effet, à naviguer toujours vers l'Ouest en suivant le Soleil, celui-ci s'était levé et couché une fois de moins.

Le planisphère se dessinait petit à petit, se couvrant de signes et de lignes. Les côtes de l'Afrique eurent leurs contours définitifs tandis que prenaient forme l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, l'intérieur du Mexique et la côte pacifique jusqu'à l'actuelle ville de San Francisco, les Andes, les Grands Lacs, les côtes de la Chine et le Japon. Par contre pour connaître "parfaitement" les territoires inconnus de l'Afrique, ainsi que la localisation des sources du Nil, il fallut attendre le milieu du XIXe siècle. 

Les mesures de la Terre.

La carte de la France dressée par Jean Picard à la fin du XVIIe siècle donna naissance à la géographie et la géodésie modernes. Cependant, à l'époque, une polémique existait sur la véritable forme de la Terre. Huygens et Newton suggèraient que si la Terre tourne sur elle-même alors elle doit être légèrement aplatie aux pôles et renflée à l'équateur. L'Académie des sciences de Paris décida donc d'envoyer deux expéditions, l'une au Pérou à proximité de l'équateur, et l'autre en Laponie, le lieu le plus septentrional pouvant être atteint, afin de mesurer la longueur du degré du méridien. Ce dernier devait être plus court à l'équateur et plus long près du pôle Nord. La recherche eut ses premiers résultats en 1756 après de grandes péripéties. Le degré était effectivement plus grand à proximité du pôle, et la Terre tournait bien sur elle-même comme le prévoyait le système copernicien. A partir de là, on pouvait calculer les dimensions réelles de la Terre, et l'on put mettre en pratique la suggestion de les utiliser pour définir une unité de longueur universelle. Cela donna naissance au mètre, qui est défini comme la quarante-millionième partie de la longueur du méridien terrestre. 

Une petite histoire de l'Europe

Du XIV e au XX e  siècle, l'Europe connaît une cascade de conflits, dont le paroxysme se situe aux XVI e et XVII e  siècles et qui interdisent toute prise de conscience de leurs intérêts et traits culturels communs aux habitants du continent.   

L'affrontement pour le pouvoir et guerres de succession 

Ces conflits naissent parfois de l'affrontement pour le pouvoir entre rivaux, parfois de la compétition entre dynasties - comme lors de la guerre de Cent Ans, compétition qui met le feu, par le jeu des alliances, à des pans entiers du continent. C'est très lentement que le sentiment national, qui se manifeste par l'hostilité à l'«autre», fait son chemin, remplaçant l'amour de la «petite patrie» (c'est-à-dire de la terre des pères, de la région natale); il va cependant, de plus en plus, diviser les Européens.

Les guerres de succession entre princes sont le plus fréquentes aux XVI e , XVII eet XVIII e  siècles. Louis IV met la France à terrible épreuve pour assurer le trône d'Espagne à sa famille; il n'hésite pas, au pire moment de la guerre, à faire appel au sentiment national de ses sujets pour défendre le royaume menacé. C'est un temps où chacun cherche à s'assurer des alliances lointaines qui prennent son voisin à revers, un temps où l'on rêve d'«équilibre diplomatique».   

Guerres de Religion 

De nouvelles causes d'affrontement s'ajoutent après 1300; elles sont religieuses et vont mettre l'Europe en triste situation pendant trois siècles au moins. Née du discrédit de la papauté et de la hiérarchie de l'Eglise, enrichies notamment par la vente d'indulgences, l'idée de réforme prend, au XVI e  siècle, une forme radicale qui aboutit à une nouvelle fracture du continent: le Nord ( Allemagne septentrionale, Pays Bas, Danemark, Scandinavie,Angleterre , Alsace, Suisse) passe au protestantisme, le Sud reste latin et catholique. Des nations se forment, soudées par le refus de la tutelle catholique, telles les Provinces-Unies, nées en 1581. Ces conflits religieux laissent des traces profondes dans les mentalités.   
 

Conflits de colonisation 

L'expansion européenne vers les continents africain, asiatique et américain, commencée au XV e  siècle, entraîne également, en raison de l'ampleur des bénéfices en cause, un cortège de conflits armés sur mer et dans les comptoirs ou territoires de colonisation: les guerres entre Hollandais et Portugais au XVI e siècle, entre Angleterre et Provinces-Unies au XVII e  siècle, entre France et Grande-Bretagne au XVIII e  siècle ont toutes de forts enjeux économiques et maritimes.   

La prise de conscience de l'Europe

C'est, paradoxalement, au pire moment de ces convulsions, guerres de religion, insécurité permanente pour les plus pauvres, ruine de régions entières - que l'Europe connaît un progrès culturel décisif, celui que lui donne l'intense bouillonnement intellectuel, scientifique et artistique de la renaissance. Et le poète Ronsard rêve, non plus en latin mais en français, de se retirer « loin de l'Europe et de ses combats ».  

A la fin du XVII e  siècle, l'Europe aspire à plus de calme. Le tsar Pierre le Grand fait entrer son pays dans le concert européen; en 1756, une carte dressée par Montesquieu étend la terre d'Europe jusqu'à la Volga. Kant publie en 1745, en allemand, un projet de paix perpétuelle. Dès 1625, le Hollandais Grotius avait tenté de jeter, en latin, les bases codifiées d'un droit international.

La France au temps d’Henri IV et de Louis XIII 

Les guerres de religion s’achèvent, le pouvoir royal est affaibli: La noblesse est remuante et rebelle, les villes réticentes et hostiles. La bourgeoisie prend l’habitude de demander des comptes. Le roi ne peut plus tolérer l’indiscipline et l’insoumission des différents corps d’état, il cherche à reprendre contrôle sur l’église Gallicane et la noblesse: certains grands seigneurs accusés de conjuration sont impitoyablement exécutés (Biron,...)
Le grand ministre Sully rétablit les finances du royaume en taxant en particulier les plus privilégiés par un nouvel impôt: la “Paulette”. Il encourage le retour à la vie civile des Gentilshommes démobilisés par la fin des troubles. Les techniques dans l’agriculture se modernisent: des experts Hollandais viennent assécher les marais de la Basse Seine, du Poitou, de la Limagne. On commence à percer le canal de Briare et l’idée du canal des deux mers fait son chemin. Le Royaume reprend espoir afin que, selon le bon mot du Roy: “ Il n’y ait point laboureur en mon Royaume qui ne puit avoir une poule en son pot “. La France compte bientôt 48 manufactures, une industrie nouvelle de la soie, des imprimeries, des tapisseries, des manufactures d’armes et d’artillerie. La France peuplée d’environ 17 millions de sujets reprend une place prépondérante en Europe. 

Le meurtre du “bon Roy Henri” par Ravaillac ralluma les vieux démons et les citadelles protestantes se rebellèrent. La régente Marie de Médicis puis le roi Louis XIII font appel au Cardinal de Richelieu qui rétablit l’ordre dans le Royaume, il interdit les duels et fait détruire moult forteresses de petits seigneurs. Lorsque paraissent les cartes à Paris en 1632 le propre frère du roi complote un énième complot qui sera écrasé par le cardinal rouge... La France entre de plein pied dans la monarchie absolue.


 

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